Pour l’encadrement, et avec l’encadrement

5,3 millions d’agents de la fonction publique dont un quart de Cdd sont appelés à voter le 6 décembre. Marie-Josée Kotlicki, co-secrétaire générale de l’Ugict-Cgt, intervient sur les enjeux de ce scrutin professionnel à la lumière notamment des luttes qui ont été menées au cours des derniers mois. Le premier va permettre aux agents de la fonction publique de s’exprimer clairement sur les réformes mises en œuvre, les choix qu’ils veulent porter et les propositions que nous formulons.

Le second est celui de la représentativité syndicale. Le choix de renforcer telle ou telle organisation n’est pas neutre. Pour l’encadrement, voter Cgt c’est promouvoir un syndicalisme qui s’intéresse à ses problématiques, ne nie pas la spécificité de sa place et de son rôle, sans pour autant tomber dans l’impasse catégorielle. Voter Cgt, c’est le vote du progrès social pour toutes et tous au contraire du partage de la pénurie au sein de différentes catégories, culpabilisant les cadres.

Notre syndicalisme porte des propositions pour restaurer le rôle contributif de l’encadrement. C’est au sein de l’encadrement que le désarroi est le plus élevé. C’est pourquoi nous voulons travailler avec l’encadrement aux réponses que nous pouvons apporter et à des propositions concrètes.

Des outils pour mener campagne

À l’heure où le management du privé entre au forceps dans la fonction publique et où l’encadrement devient l’enjeu stratégique des transformations, la réponse à ces défis demande un syndicalisme en capacité de bâtir des ripostes et des réponses interprofessionnelles.

Cela suppose de questionner les logiques managériales, de reposer la question de la finalité de l’intérêt général … mais cela ne suffira pas. Préserver la qualité du service public c’est aussi agir sur le vécu au travail des cadres. L’objectif est de leur donner les moyens d’exercer leur responsabilité sociale.

Les cadres rencontrent quotidiennement des problèmes d’éthique professionnelle et citoyenne ; ils sont placés devant le dilemme « se soumettre ou se démettre » face à des directives unilatérales de suppressions d’emplois, d’abandons de missions, de réorientation autour de besoins « solvables », de mise en cause de la santé au travail des salariés qu’ils encadrent. C’est pourquoi, l’Ugict-Cgt porte un droit de refus et de propositions alternatives sans sanction afin de faire valoir le sens de leurs missions, le respect de leur éthique et de leur expertise professionnelle.

Nous proposons de renforcer le statut et les garanties collectives intégrant les transformations de la place de l’encadrement et leurs aspirations au sein de la fonction publique.

Cela ne concerne pas seulement les cadres : en changeant leur rôle et leur place, on change en effet la conception de la hiérarchie comme de l’autorité dans la fonction publique, refondée sur la légitimité de la connaissance du travail, de l’expertise et de la technicité de l’encadrement. Pour mener la campagne jusqu’au 6 décembre, l’Ugict-Cgt a travaillé à des outils, comme un kit de représentativité de la Cgt. « Cela doit permettre d’aller vers l’encadrement, dans les directions d’administrations, les métropoles de la fonction publique territoriale, par exemple ; cela doit également montrer et illustrer en quoi la Cgt est un atout décisif pour l’encadrement. »

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